La fin des année 20 et les années 30, la modernité et le déclin…
Au sortir des années 20, le paysage automobile français a beaucoup évolué. Les constructeurs sont encore nombreux mais certains sont sortis du lot en évoluant vers la grande série avec une organisation « moderne », « scientifique » de leurs usines. De nouveaux intervenants sont également apparus, tel Citroën, apportant avec eux de nombreuses innovations industrielles, souvent venues des Etats-Unis.
Depuis 1926 Panhard & Levassor s’est engagé dans la voie des moteurs à six cylindres sans soupapes. La 10CV X59 est beaucoup trop chère face à des concurrentes comme la Citroën C6. Elle sera un échec commercial mais son moteur sera la base de toutes les évolutions ultérieures jusqu’à la Dynamic.
La série « S »: 6DS, 6CS, 8DS (1929-1938)
Panhard & Levassor entame une rationalisation de sa gamme en abandonnant les modèles intermédiaires pour lesquels la concurrence est trop rude. Bien vite les moteurs à 4 cylindres disparaissent (et pour toujours) des voitures de la marque. Au salon 1930, la nouvelle Panhard & Levassor 6DS X66 20CV impressionne. C’est probablement l’une des plus belle voitures présentées avec sa très élégante ligne surbaissée due au nouveau styliste maison Louis Bionier.
La nouvelle 6DS est conçue avec un soin poussé et s’impose immédiatement comme une référence.
La boite de vitesse est une nouvelle boite à quatre vitesses, toutes « silencieuses ».
La 6DS est rapidement épaulée par une exclusive huit cylindres 8DS 29CV type X67 et les plus petites 6CS 13CV, type X68 et 6CS Spécial 14 CV type X69.
En entrée de gamme un projet de 4CS équipé d’un petit moteur à quatre cylindres de 11CV sera envisagé mais n’aura pas de suite. La page des automobiles équipées d’un moteurs à quatre cylindres est définitivement tournée chez Panhard & Levassor.
Les « petites » 6CS vont bien évidemment représenter l’essentiel de la production, tandis que la production des anciens modèles cesse rapidement.
En 1932, la série « S » évolue avec un système de roue libre et de servo-débrayage agissant sur l’embrayage par le seul effet de l’accélérateur. Puis une nouvelle suspension avant à balancier est introduite en 1933. Mais ce n’est rien à côté de la révolution de 1934 : la carrosserie « Panoramique ».
La Dynamic (1936-1940)
En mai 1936, les finances de la marque doyenne sont au plus bas tandis que l’usine est occupée par des grévistes en plein lancement du nouveau modèle. Après une mise en production laborieuse, la marque espère un bon démarrage commercial… qui ne vient pas. La Dynamic se vend mal. La marque ne survit que grâce à la production d’utilitaires et aux marchés publics, en particulier pour l’armée.
Encore aujourd’hui le comportement routier est exemplaire.
Les vitre panoramiques sont bien évidemment présentes mais les glaces des portières avant sont également courbes.
La carrosserie est particulièrement spacieuse, avec 1,55m de largeur intérieure, permettant de loger 6 à 7 personnes. L’une des particularités de cette voiture est son volant en position presque centrale, à l’heure où les partisans de la conduite à droite et à gauche s’affrontent encore. En fait cette solution n’a que des inconvénients et disparaîtra en 1939, avec le passage du volant à gauche.
Proposée d’abord en Dynamic 130 14CV type X76 et Dynamic 140 16CV type X77, elle sera vite épaulée par une puissante Dynamic 160 22CV type X80, tandis que la X76, sous motorisée, disparaît.
Au fil de sa carrière, la Dynamic évoluera assez peu, allant dans le sens de la simplification. Mais les ventes ne décollent toujours pas…
Quelques Dynamic seront assemblées jusqu’en 1948, avec des restes de pièces restées dans les usines mais les outillages ont été détruits pendant les bombardements.
L’époque est à la reconstruction et à l’austérité. La petite Dyna en aluminium à moteur bi-cylindres va prendre la relève : une révolution culturelle après des années de haut de gamme. Mais ceci est une autre histoire…
Et aujourd’hui ? Les survivantes !